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Pourquoi les recrutements avec trop d’entretiens sont-ils contreproductifs ?
Posté le 24 mai 2023 par PierreB
Vous aussi vous trouvez que les processus de recrutement se rallongent ? Avec toujours plus de tests techniques et d’entretiens, décrocher le job de ses rêves se transforme en véritable parcours du combattant. Dès leur apparition au début des années 2000, les tests dits « techniques » sont entrés en force dans les processus de recrutement pour une grande partie des entreprises, et sont venus complexifier, et rallonger, davantage les recrutements.
Et si la France est réputée pour ses processus de recrutement très longs, les plus pénalisés sont assurément les professionnels de l’informatique. Aussi, nous vous invitons à découvrir, à travers cet article, en quoi les recrutements avec trop d’entretiens sont contreproductifs.
Plus de 4 entretiens d’embauches, c’est déjà trop !
Comme dit si bien l’expression : une image vaut mille mots. Aussi, nous voulions partager les expériences récentes de recrutement de deux de nos candidats. La première expérience est celle d’une candidate pour un poste de Product Manager. En tout elle aura passé 5 entretiens, et c’est long. Il ne devait n’y en avoir que 4 entretiens – un entretien RH, un entretien N+1, un entretien avec le manager produit, et enfin un entretien N+2 – au cours desquels elle n’a cessé de répéter son parcours tout au long de chaque entretien. Au final, comme ce fut à elle de se répéter, elle ne connaissait encore que trop peu l’entreprise pour laquelle elle postulait. Résultat : il fallut un cinquième entretien en ce sens. Après autant d’entretiens : l’entreprise a mis presque 3 semaines à faire un retour définitif et n’a pas souhaité contacter la candidate en la remerciant pour son temps.
La seconde expérience est quant à elle celle d’un candidat Lead Developer Javascript avec 10 ans d’expérience à son actif. Pour sa part, il a passé 3 entretiens qui se sont étendus sur 2 mois, avec notamment un test technique à faire chez soi, qui lui a pris une après-midi entière. Après ces 2 mois, l’entreprise s’est finalement rendu compte qu’elle n’avait pas besoin de recruter de Lead Developer et n’a pas pris le temps d’appeler le candidat.
C’est assez fou, mais, malgré le temps que ça leur a pris, aucun des deux candidats n’a été retenu. Allant de 1, 2, 3, parfois jusqu’à 5 voire 15 entretiens, de tels recrutements sont aujourd’hui redoutés, voire détestés. Et pour cause, les candidats les considèrent désormais comme une véritable perte de temps et l’image des entreprises peut en être affectée considérablement.
Que pensent les entreprises des recrutements longs ?
Avant toute chose, il convient de se pencher sur les processus de recrutement d’aujourd’hui. Un recrutement à caractère technique se décompose généralement en diverses étapes : un entretien avec les RH, plusieurs tests techniques et un entretien avec les fondateurs ou les managers. Si l’entretien avec les RH demeure essentiel pour qualifier les candidatures, et l’entretien avec les fondateurs/managers primordial pour définir la vision à long terme du candidat, avec l’ajout de plusieurs tests techniques, c’est bien trop long.
Selon CareerBuilder, 50% des entreprises pensent qu’un processus de recrutement long, avec de nombreux entretiens et tests techniques, est une bonne chose. Car cela leur permet de trier les candidats en fonction de leur motivation. Ce changement de paradigme a d’ailleurs lieu pendant les années 2000. Avec l’objectif affiché de recruter les meilleurs, il est donc devenu normal pour les entreprises de rajouter plusieurs étapes et tests techniques. Et de rallonger, in fine, chaque fois davantage les processus de recrutement.
La chute de l’intérêt candidat : cette variable que les entreprises oublient
Vous l’aurez compris, mais nombre de professionnels finissent par pâtir de ces délais toujours plus longs. Incompréhension, perte de confiance, frustration et stress, les conséquences ne tardent jamais bien longtemps à se faire sentir. Si le candidat est très emballé au cours des 48 premières heures, cela baisse au fil du temps. Passé 15 jours se produit alors un vrai basculement, accompagné d’un risque très élevé de perdre le candidat. Forcément, vous lui aurez laissé du temps pour se questionner, être contacté par d’autres structures, voire perdre sa motivation pour le poste.
Mais attention ! C’est un constat essentiel à prendre en considération tout au long du processus de recrutement. Ce qui signifie qu’après le dernier entretien aussi. Donc, toujours dans cette même optique de ne pas perdre votre candidat, le délai de réponse ne doit surtout pas être négligé. Plus l’entreprise attend, plus elle risque de perdre le candidat… Même s’il est resté jusqu’au bout du recrutement. Les raisons pouvant lui faire changer d’avis sont nombreuses : autre opportunité pour le candidat, déclin de la motivation pour le poste, mauvais message de la part de la société, etc.
Et tout ça, malgré un marché de l’emploi IT sous tension
La transformation digitale n’est plus nouvelle, en particulier dans la banque-assurance, l’énergie et la distribution. Avec toujours plus de grandes et petites entreprises qui lancent des projets de transformation pour se différencier, les recrutements dans l’IT seraient à nouveau supérieurs à leur niveau prépandémique selon l’Apec. Pour autant, les candidats à l’embauche continuent cruellement de manquer. Et cela n’est plus un secret depuis bien longtemps.
Selon le Figaro, si le marché de l’emploi IT reste d’ailleurs plutôt dynamique, 80% des entreprises rencontrent des difficultés à recruter les experts de l’IT dont elles ont besoin pour soutenir leur développement. En cause ? 7 entreprises sur 10 expliquent que ces difficultés sont dues à un manque de profils aux compétences adaptées. Suivie par l’impossibilité de pouvoir proposer des rémunérations attractives à 38%, et la situation géographique de l’entreprise à 31%.
Il est donc temps de BANNIR CES processus de recrutement à rallonge
Mais maintenant, quelles sont les alternatives à votre disposition pour attirer des talents ? L’idéal serait peut-être d’arrêter de vouloir décrocher la lune. Car si vous pensez que l’accumulation d’entretiens est un très bon moyen pour attirer des candidats qualifiés, en vérité, c’est contreproductif. Mis à part les avantages que les recruteurs peuvent leur trouver, ils représentent une perte de temps aux yeux des candidats. En principe, trois entretiens suffisent à répondre aux besoins de l’entreprise, dans la mesure où il faut vérifier les compétences des candidats.
Parmi les façons de bien faire se trouvent la prise de contact rapide avec le candidat, dès qu’il postule à votre offre : soit dans les 48h00 après sa candidature. Pour ensuite faire le possible pour réaliser un processus de recrutement complet en 10 jours. À savoir qu’il n’est pas nécessaire non plus de multiplier les entretiens !
Enfin, pensez également à contacter le candidat rapidement après le dernier entretien. Dans tous les cas, si vous considérez votre temps comme étant précieux alors pensez à faire de même pour les candidats.
Voilà, il n’y a donc plus de doutes possibles sur le fait que les processus de recrutement interminables, jalonnés de tests et d’entretiens techniques, ont mauvaise presse. Présentant des désavantages très marqués, le mieux à faire est tout simplement de ne pas trop en abuser. Au risque de faire fuir les plus talentueux de vos candidats.