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Les plus gros échecs technologiques des dix dernières années
Posté le 22 janvier 2020 par PierreB
Au cours des dix dernières années, beaucoup d’avancées et de progrès technologique ont été accomplis par des entreprises de tout type. L’avènement de l’ère numérique a permis l’éclosion de transformations majeures au sein de notre société. Les GAFAM, toujours plus puissants et influents, doivent leur succès à des produits et services utilisés massivement partout dans le monde. Pourtant ces géants aux moyens astronomiques ne sont pas à l’abri de l’échec. Pour preuve, certaines de ces sociétés cumulent déjà à leur actif un certain nombre de fiascos, flops ou naufrages significatifs. Au cours de ces dix dernières années, voici une petite liste non exhaustive des plus gros échecs technologiques.
1) Les Google Glass
Devenus rapidement un symbole d’un monde futuriste, les Google Glass ont été présentés en 2012 lors du Google I/O. Au coeur du projet, la présentation d’une réalité augmentée, dans laquelle la paire de lunettes aurait un jour la capacité de remplacer notre smartphone. La firme de Mountain View présente alors ces lunettes sous un axe bien particulier : celui d’un véritable show de sports extrêmes pour sa promotion. En effet, après une courte introduction de son PDG, le public découvre les lunettes du point de vue de 5 personnes dans un ballon dirigeable, d’un saut en wing suit, d’un atterrissage en parachute, d’une descente d’immeuble en rappel et d’une entrée dans la salle de conférence en BMX. Un véritable coup de pub à la Redbull qui avait de quoi faire rêver.
L’échec fut immense étant donné que des problèmes de vie privée et de droits d’auteur ont fait surface de par l’utilisation de la caméra embarquée dans la plupart des lieux publics ou autres. Leur utilité fut alors considérablement réduite et d’autres marques ont par la suite tenté des produits similaires, mais rien qui ne fut un succès, faute de marché. Plusieurs rumeurs font part de l’intention d’Apple de proposer une alternative améliorée, mais rien de concret pour l’instant. Reste à voir si ce type de projet pourra un jour emboutir à quelque chose de stable et de réellement adapté à un marché porteur.
2) Les TV 3D
Retour en 2010. Le film Avatar est un succès et remporte tous les records au box-office. La technologie 3D semble alors partie pour révolutionner considérablement le domaine du cinéma et de la TV. Se joue alors une véritable course à la 3D pour très grand nombre de constructeurs de téléviseurs. Certains acteurs parviennent même à entrevoir une application professionnelle dans les salles de réunion ou à des fins marketing. En 2014, presque tous les téléviseurs sont compatibles 3D. Mais la réalité n’est pas aussi simple que prévu. En 2018, plus aucun téléviseur ne possède une option 3D pour une raison assez évidente : le public veut de l’ultra haute définition et pas de 3D qui fait mal à la tête. D’où l’importance de bien déceler la notion d’usage pour chaque innovation et de bien réfléchir si cette dernière peut s’inscrire dans la durée et si elle est simplement synonyme de « gadget à court terme ». Un cas d’école.
3) Google +
Après avoir abordé les lunettes connectées, il n’est pas inutile de rajouter Google + à la liste des flops de la firme. Lancé en 2011, le réseau devait parvenir à concurrencer Facebook et LinkedIn, rien que ça. Faute d’utilité réelle et donc d’utilisateurs, Google + fut officiellement fermé le 2 avril 2019. Il n’en subsiste aujourd’hui qu’un vaste souvenir.
4) Les capteurs d’Iris
En 2016, Samsung dévoile son Galaxy Note 7. Ce modèle de smartphone est rendu célèbre aujourd’hui pour ses regrettables problèmes liés à sa batterie. Pourtant, le smartphone possédait une fonctionnalité pour le moins intéressante. En effet, il fut l’un des tout premiers smartphones à intégrer un scanner d’iris. Cette technologie fut alors intégrée sur tous les smartphones haut de gamme de Samsung, jusqu’à être subtilement rejetée sur le Galaxy S10 en 2019. Pour cause : un capteur biométrique facilement détournable dont l’utilisation fut finalement très marginale par rapport aux autres méthodes de déverrouillage.
5) Des smartphones au flop incroyable
Windows Phone
Un des plus gros échecs de Microsoft qui lance en octobre 2010 Windows Phone. L’objectif était alors de faire de Windows un concurrent solide d’iOS et d’Android sur les smartphones. Pour se faire Microsoft mise alors sur une interface utilisateur plutôt originale, et sur le support de Nokia dès 2011. Le système dans son ensemble est relativement réussi. Seulement voilà, les problèmes liées au développement surgissent. Maintenir des logiciels à la fois pour iOS et Android est complexe et surtout coûteux. Fabriquer un troisième OS n’est finalement pas une solution viable. Toutes les applications nouvelles se font alors sur iOS et Android. L’OS de Windows Phone est alors en retard considérable et n’arrive vraiment pas à décoller. L’arrivée de Nokia sur le projet n’en changera rien. Le nouveau CEO de Windows, Satya Nadella, arrêtera le massacre en mettant fin définitivement aux efforts de la marque dans le domaine des smartphones. Microsoft voit alors sa présence se limiter aux applications avec Skype, OneDrive, etc… Attention toutefois, il semblerait que Microsoft n’ait pas dit son dernier mot sur le sujet avec l’arrivée cette année de sa Surface Duo, sous Android cette fois.
Amazon Fire Phone
Outre Microsoft et Windows Phone, Amazon a également tenté d’imposer un smartphone Android avec un store propre à la firme de Jeff Bezos. Un investissement très coûteux pour Amazon, qui tente de lancer en juillet 2014 l’Amazon Fire Phone. Résultat : un échec commercial immense que la société tentera d’oublier un an plus tard. Notons cependant que son système d’exploitation est toujours utilisé à travers les lecteurs multimédias Fire TV et les tablettes Fire 7 et HD8.
Les smartphones modulaires (projet Google Ara)
Pas forcément dans la liste des flops, mais plutôt dans celle des innovations qui n’ont jamais vu le jour, voici les smartphones modulaires. Le Projet Ara de Google fut l’un des projets les plus ambitieux de 2014. Il consistait en la création de smartphones entièrement pensés sous la forme de briques modulables. Il y avait un châssis de base fixe sur lequel il était possible d’y attacher différents éléments en fonction des besoins des utilisateurs : appareil photo, écran, batterie, etc… Tout était sous forme de modules entièrement personnalisables et emboîtables sur le smartphone.
Un projet parfait complètement dans l’aire du temps, à l’heure où les consciences écologiques sont de plus en plus présentes. Ce n’était pas simplement un projet de smartphone, mais plutôt un projet de repenser complètement notre façon de consommer des objets high-tech. S’ajoute à tout ça, la possibilité de customiser et personnaliser entièrement son smartphone pour le rendre unique. Une possibilité riche de personnalisation qui colle parfaitement avec notre industrie actuelle consistant à créer des produits uniques pour l’utilisateur.
D’autres acteurs ont tenté de suivre le mouvement notamment LG avec son G5, ou encore Motorola avec Moto Mods. Il est très regrettable de voir que la tendance n’a pas fonctionné. Certains y voient comme motif le fait que l’aspect modulaire du projet fut trop limité. Les possibilités d’installer des accessoires supplémentaires manquaient probablement de contenus et d’options pour l’utilisateur. Le néerlandais Fairphone propose également un concept similaire avec des smartphones facilement réparables, mais sans pour autant avoir des modules compatibles avec les autres générations de smartphone. Il est certain que la production de smartphone plus écologique reste le grand défi à accomplir par les constructeurs de nos jours.
Les smartphones 2 en 1
Les smartphones 2 en 1 eux aussi ne sont pas réellement des flops mais plutôt des objets high-tech n’ayant pas eu les succès commerciaux escomptés. L’idée de base fut relativement simple : imbriquer un smartphone dans un squelette plus grand. On peut citer par exemple le projet Linda de Razer qui permettait alors d’alimenter un ordinateur portable « vide » avec un Razer Phone. Il y avait alors un écran, une batterie, un clavier, et un emplacement pour intégrer le smartphone qui faisait alors office de puissance, de mémoire et de touchpad.
Asus suivit l’idée avec sa gamme PadFone, permettant de transformer un smartphone en tablette. L’idée était bonne à l’époque, car les écrans de smartphones étaient très loin d’être aussi grands que ceux aujourd’hui. Mais avec le recul, quel est l’intérêt réel aujourd’hui ? On peut également citer les smartphones pliables qui ont beaucoup fait parler d’eux sans pour autant vraiment arriver. Reste à voir si le marché va décoller durant les prochaines années. Avec un problème clé à résoudre pour ces écrans pliables : la fragilité.
6) Windows Update & Windows 8
Comment ne pas citer dans cette liste : les mises à jour Windows. Depuis la création de Windows, les DSI se sont toujours méfiés du mécanisme de mise à jour automatique. Cette crainte fut justifiée étant donné le nombre de flops qui se sont multipliés encore avec Windows 10 et son système d’udpates loin d’être au point. L’update 1809 en est l’exemple parfait et Microsoft a plusieurs fois publié des billets de blog pour expliquer comment Windows Update allait être fiabilisé. Le problème persiste puisqu’à chaque mise à jour, qu’elle soit mineure ou majeure, s’accompagne obligatoirement de problèmes. Tout cela malgré la vaste communauté de testeurs Windows.
Outre les mises à jour, et après l’échec monumental de Windows Vista, et le succès retentissant de son successeur Windows 7, Microsft semblait avoir retenu la leçon. Il n’en fut rien puisque Windows 8 voit le jour. Lancé en 2012, le système se focalise sur les expériences tactiles alors qu’aucun appareil tactile n’existe réellement sur le marché. Le système tente d’imposer aux développeurs un tout nouveau jeu d’API sans aucun rapport ni aucune passerelle avec l’univers Win32 qui était jusqu’à là présent dans tous les développements Windows.
7) L’affaire Cambridge Analytica
Surement le plus gros fiasco de la liste. Début 2018, l’affaire Cambridge Analytica met Facebook dans une situation des plus embarrassantes. Le réseau social de Mark Zukerberg est accusé d’avoir laissé un organisme tiers collecter des millions de données personnelles d’utilisateurs afin de mieux les exposer aux images de campagne de Donald Trump, lors de l’élection présidentielle de 2016 aux USA. Très vite Facebook est pris de court, et l’ensemble de la gestion des données personnelles de Facebook est largement remis en cause. Quelques semaines après les révélations, Mark Zuckerberg est convoqué devant les élus américains pour s’expliquer. Un évènement largement médiatisé durant lequel le PDG de Facebook à peiner à convaincre réellement. Depuis cette fameuse affaire, les internautes du monde entier ont pris conscience que la vie privée sur le net n’existait pas, et que lorsqu’un service est gratuit, l’utilisateur et ses données sont généralement le produit.
8) Les drames du Boeing 737 MAX
On termine cet article avec l’un des plus tristes naufrages industriels de la décennie : celui du Boeing 737 MAX. En cause : deux accidents dramatiques avec 346 morts contraignent Boeing à maintenir au sol ses 737 MAX. Près de 10 mois plus tard, les avions restent toujours cloués au sol. La firme a perdu plus de 10 milliards de dollars dans cette triste affaire. Les ventes se sont effondrées au profit de son concurrent Airbus. L’enquête révèle les graves manquements de Boeing mais aussi de la Federal Aviation Administration (FAA). L’autorisation de vol de la FAA devrait survenir ce mois-ci (janvier 2020) mais plusieurs compagnies ont déjà annoncé que leurs vols sur 737 MAX ne reprendraient pas avant plusieurs mois même si l’autorisation venait à tomber bientôt.
Sources : FrAndroid / NewsInformatique