Éviter les erreurs en entretien – Leçon 3 : Anticiper les questions pièges
Posté le 8 juillet 2016 par PierreB
L’entretien d’embauche s’approche à grand pas, et vous êtes plus déterminé que jamais pour obtenir ce poste dont vous rêvez ! Après vous être bien préparé et avoir réfléchi à votre discours, vous voici prêt à passer les portes de l’entreprise pour la première fois. Mais avez-vous pensé à tout, comme désamorcer les potentielles questions pièges qui vous seront posées ?
Les questions pièges, pourquoi ?
Un recruteur est là pour apprendre à vous connaître, cerner votre personnalité et vos aptitudes professionnelles, mais pas seulement ! Au fil de l’entretien, des questions pièges viendront se glisser pour parvenir à révéler votre personnalité face aux difficultés. L’exercice de l’entretien d’embauche étant extrêmement préparé (d’un côté comme de l’autre) et artificiel, il est du ressort du recruteur de vous mettre en difficulté pour faire ressortir votre caractère.
Bien entendu, le facteur stress couplé au nombre incalculable de questions malicieuses possibles rend difficile la préparation aux pièges, et forcément non exhaustive ! Ne retenez qu’une chose : ne répondez jamais trop vite sans réfléchir. Soyez analytique, tentez d’identifier sur le vif ce que votre interlocuteur sera susceptible d’apprécier (ou non), et ne cédez pas à la pression. N’oubliez pas que ces questions sont faites pour vous mettre en situation inconfortables, ne craquez pas face à la pression, et répondez ce qui vous semble le plus pertinent.
Pour autant, certaines questions « bâteau » reviennent régulièrement, et restent parmi les favorites des RH pour vous analyser.
Alors, parlez-moi un peu de vous …
À cette question, il peut être tentant de commencer à à partir dans un long descriptif de votre vie, qui peut très vite s’avérer long et inintéressant. Premier conseil : évitez un long éloge de vous même, privilégiez une présentation synthétique des lignes de force de votre parcours !
Ensuite, éclaircissez tout de suite la situation. Cette question étant la porte ouverte à tous types de réponses, demandez clairement à votre interlocuteur ce qu’il veut savoir : veut-il une synthèse de votre parcours professionnel, ou bien en savoir un peu plus sur vos loisirs, vos hobbies, vos investissements associatifs ? Cette première ambiguïté levée, commencez votre description.
Pour ce type de question, deux grandes règles : soyez synthétique et pertinent ! Ne vous attardez pas trop longtemps sur chacun des points – à moins que votre recruteur ne montre un réel intérêt à l’un d’entre eux -, et n’oubliez jamais de souligner les forces de chaque point en rapport avec le poste auquel vous candidatez.
Quelles sont vos qualités et vos défauts ?
Aaaaah, enfin nous y sommes, les qualités et les défauts ! Pour répondre à cette question incontournable,évacuez immédiatement les grands classiques : motivé, rigoureux, organisé, dynamique … Pourquoi ?
Car ces qualités sont celles brandies par tout le monde ! Choisir des qualités considérées « bateau » ne fera que vous rendre fade, basique et peu intéressant auprès du recruteur. Alors, comment à coup sûr choisir la face de votre personnalité qui fera mouche ? En donnant des exemples. Il n’y a pas meilleur argument qu’un exemple de ce que vous avancez, afin d’illustrer votre personnalité. Vous êtes passionné par votre travail ? Donnez des exemples montrant la passion que vous mettez dans votre métier : des projets personnels, par exemple.
Les qualités
Mais alors, quelles qualités mettre en avant ? Voici une courte liste de forces que vous pouvez faire valoir à travers des exemples concrets :
Aimable, appliqué, calme, bienveillant, combatif, convaincant, courageux, courtois, créatif, débrouillard, déterminé, discipliné, digne de confiance, efficace, bon esprit d’équipe, humain, ferme, flexible, généreux, honnête, lucide, imaginatif, impliqué, indépendant, intuitif, inventif, joueur, logique, méthodique/minutieux, nuancé, maître de soi, ouvert d’esprit, pacificateur, patient, polyvalent, positif, raisonnable, rassurant, réaliste, réfléchi, respectueux, sérieux, sociable, soigneux, spontané, stable, stratège, sérieux, sociable, tolérant, volontaire …
Les défauts
Attention, terrain glissant ! La phase « défauts » n’est en aucun cas la phase où vous serez amené à vous discréditer, bien au contraire, ne tombez pas dans ces pièges classiques. Expliquer ses défauts est une phase d’auto-critique, où vous devez parvenir à mettre en lumière les forces cachées de ce défaut, et vos pistes d’amélioration. Cela vous paraît invraisemblable ou difficile à comprendre ? Voici quelques exemples pour comprendre cette subtilité :
Je suis impulsif. Si je dois apprendre à canaliser mon énergie et mes envies, je sais travailler vite et me mettre dans l’action quand la pression est présente.
Je suis hésitant. Je mets beaucoup de temps à prendre des décisions, car je suis consciencieux dans mes choix et j’ai à cœur de faire les choses correctement.
Je suis têtu. Il est difficile de me faire changer d’avis, mais je suis quelqu’un de sûr de moi.
Vous avez compris la mécanique ? Il est alors temps de choisir habilement quels défauts mettre en avant ! Voici une fois encore une petite liste de défauts sur lesquels réfléchir :
Anxieux, autoritaire, bavard, carriériste, compliqué, manque de confiance en moi, émotif, emporté, étourdi, hésitant, hyperactif, impatient, impulsif, indépendant, individualiste, introverti, lent, maladroit, mal à l’aise à l’oral (au telephone, en groupe …), méfiant, maniaque, nerveux, naïf, peu autonome, peureux, rancunier, renfermé, rêveur, rigide, sensible, solitaire, soupçonneux, stressé, timide …
Enfin, il va de soi que les qualités et défauts que vous choisirez de mettre en avant devront être en rapport avec le poste auquel vous candidatez. Inutile de vous répandre sur votre autonomie exemplaire, si le travail que l’on vous propose demande avant tout un fort esprit d’équipe et de coopération.
Pourquoi avez-vous démissionné / pourquoi votre dernière expérience s’est-elle arrêtée ?
Alerte rouge, vous entrez en zone de turbulences !
Dénigrer son ancienne boîte peut être tentant, pour autant, retenez vous. Votre potentiel employeur n’a aucune envie de vous entendre dire du mal de vos anciennes entreprises : cela révèle que vous serez amené à critiquer cette nouvelle entreprise à son tour, et ne peut que rarement vous révéler sous un jour positif.
Restez sobre et discret, explicatif sans trop entrer dans les détails. Votre recruteur veut être rassuré sur votre personnalité et votre façon d’être : la narration de vos coups d’éclat ne fera que le mettre mal à l’aise.
Les questions pièges sans réponses
Elles sont la plus grande peur des candidats, et pour cause. « Combien de fois les aiguilles d’une montre se chevauchent-elles ? » « Combien de bouteilles d’eau peut on entreposer dans un avion ? » « Quelle est la réponse ultime ? » Ces questions vous font écarquiller les yeux et pour cause : c’est le but.
Dans 90% des cas, le recruteur ne possède pas la réponse. Ces questions sont posées dans le simple et unique but de vous mettre en difficulté maximale, afin d’analyser vos réactions en situation de crise.
Face à ce type de questions, deux options sont envisageables (et même combinables).
La première : Contourner la difficulté en entrant sur le terrain de l’humour. On vous demande combien de temps est nécessaire pour faire le tour de la Terre à vélo ? « Ce n’est pas vraiment un souci, le temps n’a jamais été un problème pour moi, l’objectif sera rempli quoi qu’il en soit ! ».
La deuxième : Être méthodique. Vous n’avez pas la réponse et vous ne l’aurez pas. En revanche, vous pouvez être force de proposition, et réfléchir au problème ! Reprenons la question de l’avion et des bouteilles d’eau. Soyez pertinent en montrant un fil de réflexion : Quel poids maximum est autorisé dans l’avion ? Peut-on en mettre partout ? Même dans le cockpit ? Sur les sièges ? Est-ce légal ? Est-ce que des passagers seront présents dans l’avion ? Comment seront entreposées les bouteilles ? Seront-elles attachées ? A-t-on pris en compte le poids des sangles pour les attacher ?
En procédant ainsi, vous montrerez votre pertinence, votre subtilité, et votre adaptabilité face aux problèmes et situations de crises. Bravo, exercice réussi !
Ouf, vous voilà prêt pour réussir votre entretien et contourner les pièges. Bon courage, vous allez réussir !
Article écrit par PierrickG. / Remis en ligne par PierreB. lors du changement de site