Réalité augmentée et réalité virtuelle : différences et usages
Posté le 21 juin 2017 par PierreB
Ces deux termes reviennent de plus en plus, et il est parfois difficile de bien cerner la différence entre réalité augmentée (AR) et réalité virtuelle (VR), surtout lorsqu’on est face à de la réalité mixte (mélange de AR et de VR). Focus sur ces technologies dont le marché est en forte croissance.
Les origines des concepts
Certes, leur popularité est récente, pourtant la réalité virtuelle et la réalité augmentée ne datent pas d’hier. La réalité virutelle (VR), voit le jour en 1962 avec la création de Sensorama par Morton Heilig. Plus tard, dans les années 80, Steve Mann invente le EyeTap, un casque permettant d’afficher des informations virtuelles devant les yeux de son utilisateur, ce qu’on peut qualifier comme le premier exemple de réalité augmentée.
En ce qui concerne la réalité mixte, il faudra patienter jusqu’à 1994, pour la voir se développer. Ces technologies ne sont donc pas vraiment des nouveautés à proprement parlé, même si en effet, leur commercialisation et leur ouverture au grand public, est relativement récente.
La réalité virtuelle (VR)
C’est la technologie du moment, poussée par les casques Oculus Rift, PlayStation VR et HTC Vive. La réalité virtuelle plonge l’utilisateur dans un monde virtuel modélisé en trois dimensions, dans lequel il est possible de se déplacer et d’interagir. L’idée de la VR est de créer une simulation se rapprochant le plus possible de la réalité.
Le concept se base sur une technologie de spatialisation sonore, qui consiste à entendre des sons « en 3D », de pouvoir les localiser devant, derrière ou à côté de soi et d’avoir l’impression d’une certaine distance.
Il est possible cependant d’expérimenter des nausées ou vertiges suivant les personnes ou les expériences, principalement dû à la latence entre le moment où le joueur bouge la tête et celui où l’écran affiche le mouvement. Ce délai était particulièrement important il y a quelques années, rendant l’expérience peu agréable, mais cette latence s’est nettement améliorée ces derniers temps et est aujourd’hui quasiment nulle.
La réalité augmentée (AR)
La réalité augmentée utilise le monde réel pour y afficher des informations (en 2D ou 3D), avec lesquelles l’utilisateur va pouvoir interagir. Ces données apparaissent par le biais d’un appareil spécifique, pouvant aller du casque (ou des lunettes) à un smartphone, tablette ou ordinateur. L’ AR est donc une technologie superposant des éléments virtuels (images, nombres, textes) à notre vision du monde réel. La réalité perçue est ainsi augmentée d’informations digitales permettant d’apporter plus de précisions sur son environnement.
Le mélange des deux réalités : la réalité mixte
Microsoft est précurseur de réalité mixte, avec le premier casque Hololens. C’est la technologie la plus récente mais aussi la moins connue de toutes. La réalité mixte combine les caractéristiques de ses deux aînées. Comme pour la réalité augmentée, l’utilisateur d’un casque de réalité mixte voit se superposer des informations digitales par-dessus son environnement. Cependant, ce n’est plus quelques données comme du texte ou des images qui sont affichés, ce sont de véritables éléments virtuels qui peuvent être poussées jusqu’à simuler de véritables éléments vivants. Par exemple, il est possible de voir apparaître un personnage intégralement virtuel dans son salon.
Avec ses lunettes Hololens, Microsoft va jusqu’à parler d’hologrammes interactifs et de lunettes holographiques.
Quels usages ?
La réalité virtuelle est en train de métamorphoser plusieurs secteurs, notamment le jeu vidéo, l’éducation, le médical et le militaire. Un constat pas si surprenant étant donné que puisque chaque mouvement est reproduit dans l’univers virtuel, l’immersion est totale et permet d’organiser des simulations d’une grande précision.
De leur côté, les réalités augmentée et mixte sont davantage tournées vers des secteurs plus larges, comme le loisir, l’industrie, l’automobile ou encore l’aérospatial. Par exemple, Le Studio 44 Screens a développé la réalité augmentée, au service des utilisateurs : il propose des visites augmentées pour le patrimoine, les musées et les sites historiques enrichies par le jeu, les objets connectés et la géolocalisation.
De plus, la réalité augmentée semble se diriger de plus en plus vers le domaine de l’entreprise, tandis que les consommateurs semblent eux opter presque exclusivement (80%) pour la réalité virtuelle. C’est du moins la projection établie par le cabinet IDC pour 2021
IDC estime ainsi que les casques de réalité augmentée et de VR représenteront des ventes de pratiquement 100 millions d’unités en 2021, contre moins de 10 millions en 2016. La croissance annuelle est donc évaluée à 57,5%. La réalité augmentée (AR) aura un impact plus important car les expériences peuvent être livrées via des appareils mobiles, sans devoir recourir nécessairement à des casques encombrants, comme c’est le cas pour la réalité virtuelle (VR).
Apple, Google et Microsoft proposent chacun leur propre plateforme de réalité augmentée. L’AR est susceptible d’offrir des cas d’usage multiples pour diverses industries, comme la formation et la fabrication, ainsi que la maintenance.